Avec l’absence d’un budget adopté pour 2025, le gouvernement de François Bayrou a annoncé des mesures d’urgence pour garantir le fonctionnement de l’État tout en limitant les dépenses aux « besoins essentiels ». Une situation exceptionnelle qui reflète la crise politique et financière en cours.
Un fonctionnement minimaliste pour 2025
À partir du 1er janvier, les ministères fonctionneront sur la base des plafonds de crédits fixés pour 2024, mais uniquement pour des dépenses jugées « indispensables ». Selon une circulaire du ministère des Comptes publics, cela inclut le paiement des salaires des fonctionnaires, le versement des prestations sociales, et les dépenses de fonctionnement strictement nécessaires.
En revanche, aucune création d’emploi ou nouveau contrat ne sera autorisé, sauf cas exceptionnels. Environ 75 % des crédits débloqués seront gelés jusqu’à l’adoption d’un budget par le Parlement, un processus que François Bayrou espère finaliser d’ici mi-février.
Des compromis nécessaires pour éviter le blocage
Le président de la commission des Finances, Éric Coquerel, a souligné l’urgence de voter un budget avant le 15 mars. Faute de quoi, des crédits gelés depuis le printemps – estimés à 16 milliards d’euros – pourraient être définitivement perdus. Pour éviter ce scénario, le nouveau ministre de l’Économie, Éric Lombard, s’est engagé à dialoguer avec tous les partis représentés au Parlement.
La situation budgétaire reste critique, d’autant que la dette publique atteint 113,7 % du PIB et que le déficit dépasse les 6 %. François Bayrou devra composer avec une opposition divisée, notamment sur des propositions controversées comme la désindexation des retraites ou les hausses d’impôts envisagées.
Conséquences pour les ménages et l’économie
En l’absence d’un budget, certaines mesures sont suspendues, comme l’indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu. Cela pourrait entraîner une augmentation des impôts pour certains ménages après leurs déclarations de revenus au printemps.
Parallèlement, des mesures comme l’augmentation des retraites de base à 2,2 % et la fin du bouclier tarifaire sur l’électricité, avec une baisse de 14 % des factures, bénéficieront directement aux ménages.
Un défi budgétaire sous haute tension
Alors que l’économie française fait face à des prévisions de croissance révisées à la baisse pour 2025 (0,8 % au lieu de 1,1 % initialement prévu), Éric Lombard a indiqué que des efforts supplémentaires seront nécessaires. Cela inclut des économies accrues et des hausses d’impôts limitées pour contenir le déficit public autour de 5 % du PIB.
En attendant, François Bayrou devra naviguer entre compromis et décisions fermes pour adopter un budget avant que les conséquences de cette situation exceptionnelle n’impactent durablement les finances et les citoyens français.
Regards Actuels avec AFP – Maxence D’AVERSA