Le bouclier tarifaire sur l’électricité, instauré pour limiter l’impact des hausses de prix depuis 2022, prendra fin le 1er février 2025. Malgré cette suppression, les ménages bénéficieront d’une baisse de 14 % de leur facture d’électricité, tandis qu’une hausse des taxes prévue initialement a été écartée en raison de la non-adoption du budget 2025.
Retour à la taxation pré-crise
Conformément à un arrêté publié samedi, la taxe sur l’électricité, appelée accise, sera rétablie à son niveau pré-crise ajusté à l’inflation, atteignant 33,70 euros/MWh pour les particuliers, contre 22 euros actuellement. Ce rétablissement exclut toute augmentation supplémentaire envisagée dans le projet de loi de finances déposé par l’ancien Premier ministre Michel Barnier.
Cette hausse initialement prévue visait à générer 3,4 milliards d’euros pour les finances publiques, mais elle avait rencontré une forte opposition de la part de divers groupes parlementaires, dont le RN, LFI et certains membres de LR, préoccupés par l’impact sur les factures des ménages.
« La baisse des prix de l’électricité atteindra bien 14 %, comme annoncé par le Premier ministre François Bayrou », a confirmé un porte-parole du ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci.
Effets pour les abonnés au tarif réglementé
Les ménages abonnés au tarif réglementé de vente (TRV), qui représentent environ 76 % des foyers français, profiteront de cette diminution grâce à la chute des prix de l’électricité sur les marchés internationaux. Les petites et moyennes entreprises (PME) bénéficieront également de cette dynamique, leur accise étant relevée à un niveau modéré de 26,23 euros/MWh.
Pour le gaz de chauffage, une légère hausse de la taxation est prévue. Le tarif de l’accise augmentera à 17,16 euros/MWh en 2025, contre 16,37 €/MWh cette année.
Conséquences de l’absence d’un budget 2025
L’absence d’un budget voté pour 2025, conséquence de la censure du gouvernement Barnier, entraîne des impacts variés :
- Avantages : Maintien de la baisse des tarifs d’électricité, indexation des retraites à 2,2 % dès le 1er janvier, absence de déremboursements de médicaments ou de suppressions de postes d’enseignants.
- Inconvénients : Environ 380 000 ménages risquent de devenir imposables faute d’indexation du barème fiscal, suspension de certaines mesures, telles que l’aide à l’outre-mer, ou la réduction de la TVA pour la Martinique et la Guadeloupe.
Un futur budgétaire incertain
François Bayrou, récemment nommé Premier ministre, a annoncé son intention de faire voter un budget complet d’ici février 2025. Toutefois, une nouvelle censure prolongerait l’application de la loi spéciale actuelle, basée sur le budget 2024, laissant en suspens plusieurs mesures prévues.
Pour l’heure, la fin du bouclier tarifaire et la baisse des tarifs réglementés constituent une opportunité pour les ménages de réduire leurs dépenses énergétiques dans un contexte économique encore marqué par des incertitudes.
Regards Actuels avec AFP – Benjamin LEGENDRE et Odile DUPERRY