Lors de ses vœux pour 2025, Emmanuel Macron a admis les erreurs stratégiques de 2024, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale, source de « divisions » et « d’instabilité ». Le chef de l’État a appelé à un « ressaisissement collectif » pour répondre aux défis politiques et économiques et ouvrir un nouveau chapitre pour la France.
Un mea culpa pour une année de fractures
Dans une rare démonstration d’autocritique, Emmanuel Macron a reconnu les conséquences négatives de la dissolution de l’Assemblée nationale, une décision qui visait à débloquer un paysage politique paralysé. « Cette décision a produit plus d’instabilité que de sérénité. Et j’en prends toute ma part », a-t-il affirmé dans une allocution préenregistrée au jardin d’hiver de l’Élysée.
Pour 2025, le président prévoit des mesures pour engager les citoyens, notamment via des référendums ou des conventions citoyennes sur des sujets clés, comme il l’a fait précédemment sur l’écologie et la fin de vie.
Une année placée sous le signe de l’action et du compromis
Dans une Assemblée nationale fracturée, Emmanuel Macron a rappelé que cette configuration reflète « le pays dans sa diversité ». Tout en appelant à des « compromis » pour surmonter les blocages, il a insisté : « L’année 2025 doit être une année d’action et de stabilité. »
François Bayrou, nommé Premier ministre en décembre, incarne cette volonté de réconciliation. Avec un gouvernement fragile, soutenu par une coalition hétéroclite, l’équilibre reste toutefois précaire face à une opposition offensive.
Un appel au réveil européen
Sur le plan international, Emmanuel Macron a plaidé pour un « réveil européen » dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie et de la technologie. « Dire non aux règles du commerce dictées par d’autres et préparer notre avenir, voilà le défi », a-t-il déclaré.
Malgré un déficit public inquiétant, il a promis de poursuivre les efforts pour rendre la France attractive, innovante et compétitive, tout en maintenant la création d’emplois.
Un contexte politique sous tension
Ces vœux marquent le début d’une année 2025 qui s’annonce cruciale pour Emmanuel Macron et son gouvernement. Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, a déjà qualifié cette année de « décisive », appelant à une « décision démocratique » pour sortir de l’instabilité actuelle. Les oppositions de gauche, quant à elles, critiquent un président qu’elles jugent « autoritaire ».
Avec un gouvernement menacé par des motions de censure potentielles, la réussite de l’appel à la réconciliation et à l’action reste incertaine. Cependant, Emmanuel Macron semble déterminé à faire de 2025 une année charnière pour la France.
Regards Actuels avec AFP – Francesco FONTEMAGGI