Le cyclone Chido, d’une intensité exceptionnelle, a frappé Mayotte ce week-end, laissant derrière lui un paysage de désolation. Avec des vents dépassant 220 km/h, ce phénomène a causé la mort d’au moins 14 personnes et détruit une grande partie du département le plus pauvre de France.
Un bilan humain encore incertain
Selon une source sécuritaire, le cyclone a fait au moins 14 morts, mais le ministère de l’Intérieur redoute un bilan plus lourd. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, a précisé que neuf blessés en urgence absolue et 246 autres en urgence relative avaient été pris en charge au Centre hospitalier de Mayotte.
Le passage du cyclone a détruit de nombreuses infrastructures : écoles, hôpital, habitations précaires, et a rendu les routes impraticables. « Le phénomène n’a rien épargné sur son passage », a déploré le maire.
Un habitat précaire sévèrement touché
Mayotte, où un tiers de la population vit dans des habitations précaires en tôle, a vu ses bidonvilles anéantis par les rafales de vent. Les autorités avaient pourtant identifié environ 100 000 personnes à évacuer dans 70 centres d’hébergement d’urgence.
« Seules quelques maisons en dur ont tenu. Il ne reste rien des bidonvilles », témoigne Ibrahim, un habitant de l’île.
Des secours mobilisés dans des conditions difficiles
Un pont aérien et maritime a été rapidement mis en place depuis La Réunion, située à 1 400 km. Dimanche après-midi, un premier avion de la sécurité civile a atterri avec du matériel de secours et des équipes médicales. Plus de 160 militaires et sapeurs-pompiers vont venir renforcer les secours déjà sur place.
Les autorités, confrontées à des communications extrêmement difficiles, peinent encore à établir un décompte précis des victimes. Par ailleurs, la tradition musulmane locale, qui exige un enterrement rapide, complique encore cette tâche.
Une tragédie humaine dans un contexte de précarité
Nombre d’immigrés sans papiers, craignant un piège de la part des autorités, n’ont pas rejoint les abris sécurisés. « Ces gens-là sont restés jusqu’à la dernière minute. Quand ils ont vu l’intensité du cyclone, il était déjà trop tard », a regretté Ousseni Balahachi, infirmier à la retraite.
Face à cette situation dramatique, la députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, a demandé à l’État de déclarer l’état d’urgence pour protéger la population et accélérer les secours.
Le cyclone poursuit sa route
Après avoir dévasté Mayotte, le cyclone Chido a frappé dimanche matin le nord du Mozambique. Les îles voisines des Comores, quant à elles, ont été relativement épargnées, avec seulement des dégâts mineurs.
En déplacement en Corse, le pape François a exprimé son soutien aux victimes, affirmant être « avec eux par l’esprit » lors de la prière de l’Angélus.
Rédaction basée sur AFP – Jéromine Doux et Sylvie Maligorne