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Procès Mazan : Dominique Pelicot présente ses excuses et salue le courage de son ex-femme

À quelques jours du verdict du procès des viols de Mazan, l’accusé principal, Dominique Pelicot, a pris la parole lundi pour présenter ses excuses à sa famille et saluer le courage de son ex-femme, Gisèle Pelicot, victime de violences sexuelles et d’une décennie de drogue et de viols systématiques.

Croquis de Dominique Pelicot au tribunal d'Avignon
Dominique Pelicot au palais de justice d’Avignon le 11 septembre 2024. Croquis : Benoit PEYRUCQ / AFP.

Des excuses publiques et des regrets tardifs

Visiblement éprouvé, Dominique Pelicot, 72 ans, s’est exprimé devant la cour criminelle de Vaucluse :

« Je voudrais commencer par saluer le courage de mon ex-femme. Je la prie, et le reste de ma famille, de bien vouloir accepter mes excuses. Je regrette ce que j’ai fait. »

Décrit comme « l’ogre de Mazan » par plusieurs avocats des coaccusés, il a reconnu avoir orchestré la drogue et les viols systématiques de son épouse, Gisèle Pelicot, en recrutant des hommes sur Internet sous un faux prétexte de libertinage. Pendant près de dix ans, il a livré sa femme endormie et droguée à des inconnus.

Rassemblement féministe devant le palais de justice d'Avignon
Rassemblement féministe devant le palais de justice d’Avignon pour soutenir Gisèle Pelicot. Crédit : AFP / Ysis PERCQ.

Un procès emblématique des violences sexuelles

Le procès des viols de Mazan, qui a débuté en septembre 2024, est devenu symbolique dans la lutte contre les violences sexuelles, notamment les pratiques de soumission chimique.

Le ministère public a requis une peine exemplaire contre Dominique Pelicot : 20 ans de réclusion criminelle. Contre ses 50 coaccusés, accusés pour la plupart de viols aggravés, des peines allant de 10 à 18 ans de prison ont été demandées, à l’exception d’un accusé, poursuivi pour des attouchements et pour lequel une peine de 4 ans a été requise.

Des paroles de regret, un avenir en suspens

Lors de sa dernière déclaration, Dominique Pelicot a évoqué sa honte et sa solitude en prison :

« La privation de ne plus voir les siens est pire que la privation de liberté. Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Voilà, vous avez le reste de ma vie entre vos mains. »

Malgré ses excuses tardives, de nombreux avocats et militants estiment que la responsabilité du septuagénaire ne peut être occultée par des regrets formulés au dernier moment. En parallèle, des associations féministes continuent de se mobiliser pour que justice soit faite et que le verdict envoie un message fort aux victimes de violences sexuelles.

Conclusion : un verdict très attendu

La cour criminelle de Vaucluse rendra son verdict jeudi, marquant la fin d’un procès historique. Alors que les peines requises témoignent de la gravité des faits, ce jugement sera scruté par les associations de défense des victimes et par une opinion publique fortement mobilisée.

Regards Actuels avec AFP – Benoit PEYRUCQ